lundi 5 janvier 2009

Household trash


Réduire au maximum sa production d'ordures est le credo de Dave Chameides, un écologiste californien ; durant l’année 2008, il a eu pour défi de ne pas sortir la poubelle hors de chez lui. Dans sa maison de Los Angeles, à quelques rues de Hollywood, ce caméraman de 39 ans a trié, puis stocké dans sa cave ses déchets et ceux de sa famille, tenant sur son blog la chronique de ses efforts pour réduire son impact sur l'environnement.
Ainsi, il a décrit jour après jour ce qui va à la poubelle en stock (garbage), ce qui est recyclé (recycle) et ce qui est destiné au compost (worms). Par exemple, pour le jour 349, il écrit : "1 emballage à cookies (garbage), 1 sac plastique de pâtes (recycle), 1 boîte de popcorn de cinéma (garbage), 1 canette de cidre (recycle), 2 grandes feuilles de papier brouillon (worms), 1 serviette en papier (worms), 18 papiers divers (worms/recycle)". Ce qui est stocké va dans, la minuscule cave de "Sustainable Dave" ("Dave le durable", son surnom sur la Toile).
"Si j'étais un Américain moyen, cette cave tout entière serait remplie de bouteilles en plastique", explique Dave. Depuis un an, il boit de l'eau du robinet, "sauf lors de mes vacances au Mexique", dit-il. Mais il a poussé son engagement jusqu'à ramener du Mexique ces bouteilles dans ses valises et à les stocker, au côté d'autres récipients vides.
Dave a une bête noire, les emballages. Il a réduit leur nombre en achetant son riz et ses haricots au kilo, et en effectuant ses courses de légumes au marché hebdomadaire de son quartier. "La nourriture, encore, ce n'est pas trop grave. Mais avec les DVD, les jouets pour les enfants, ce sont des emballages indésirables. Vous les payez à l'achat et vous payez à nouveau pour qu'on vous en débarrasse via la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères", remarque-t-il.
Toujours dans sa cave, un cageot recueille les déchets dangereux ou toxiques, comme des ampoules, des piles, un filtre à huile de voiture et un disque dur d'ordinateur défectueux. Quant aux ordures organiques, "les vers s'en occupent" dit-il en désignant une boîte en plastique dans laquelle grouillent des vers de terre qui transforment ces déchets en compost, un engrais naturel. "Je peux y mettre tous les déchets naturels et du papier, mais pas la viande ni le poisson, ça prend trop de temps à se décomposer [...] c'est vraiment un système très efficace", dit-il.

Cette "expérience" a été suivie par les médias du monde entier, comme le montre entre autres l’article paru dans un journal israélien, avec Dave dans sa cave ci-contre.

Le 1er janvier 2009, Dave a fait ses comptes (
http://365daysoftrash.blogspot.com) : 13,8 kg d’ordures (30.5 pounds), 8,6 kg de carton (19 pounds), 1,8 kg de sacs en plastique (4 pounds), 5,44 kg de déchets électroniques (12 pounds), 12 kg de matières diverses recyclable (26.5 pounds), 31,5 kg de papier (69.5 pounds), soit un total de 73 kg pour 4 personnes (+ 9 boites à pizza, 11 Tetra Paks, 153 bouteilles de verre, 14 tasses, 2 cannettes alu, 64 bouteilles en plastique, 8 pots de yaourt en plastique avec l’opercule et 8 vieilles boîtes de peinture). "C’était complètement fou pour beaucoup de raisons aujourd’hui […] ; jeter quelque chose ce matin était une vraiment étrange et en vérité, je me suis senti mal à l'aise."
Pour ce qui est du contenu de la cave, il est prévu que ces rebuts emblématiques soient exposés au "Trash Museum of Connecticut" à Hartford (au nord-est des USA), un établissement retraçant la gestion des déchets à travers les âges. Il faut dire que la question des déchets aux USA est très problématique, avec 750 kg par an et par américain.

En France, c’est 450 kilos de déchets ménagers par habitant que nous produisons chaque année ; parmi ceux-ci, on trouve plus de 30% de matières organiques (facilement compostables), 25% de papier et carton (très faciles à recycler), 10% de verre (totalement recyclable) et 15% de plastique (recyclage plus difficile selon le type de plastique). Ainsi. 90% des objets que nous jetons sont potentiellement valorisables, alors même que 20% seulement des déchets font l’objet d’un recyclage ou d’une valorisation matière (80%, soit 350 kg, sont enfouis ou incinérés). Une expérience telle que celle menée par Dave et sa famille ne devrait avoir de ce fait aucun caractère exceptionnel... à condition que chacun y mette de la bonne volonté.
Pour se faire une idée rapide de ce que représente la production de déchets à Fresh Kills (New York City), dans la plus grande décharge du monde, on peut suivre en temps réel (et à la seconde près) les volumes déversés sur le site du Planetoscope à
http://www.planetoscope.com/developpement-durable/recyclage-dechets.

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