mardi 31 mars 2009

Rubis Terminal prêt à produire le biocarburant E10 pour le 1er avril



Rubis Terminal, numéro un français du stockage de produits liquides (carburant, fuel ou chimiques), est prêt à produire le biocarburant E10, pour le 1er avril dans cinq sites de l'Hexagone, dont Saint-Priest, près de Lyon, ont annoncé lundi 30 mars 2009 ses dirigeants.
Outre le site de Saint-Priest, qui a bénéficié d'un investissement de 400 000 euros, le carburant E10 constitué de sans-plomb 95 auquel on rajoute 7% d'éthanol, sera également “mélangé” sur les sites de Rouen, Brest, Dunkerque et Strasbourg, a précisé à l'AFP Gérard Lafite, directeur général adjoint de Rubis Terminal.
Ce nouveau biocarburant, qui contiendra en tout 10% d'éthanol fabriqué à partir de betteraves, céréales ou cannes à sucre, doit permettre à la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'un million de tonnes (Mt) par an en 2010.
Rubis Terminal ne peut pour l'instant avancer des chiffres de volume de production. "Cela dépendra de la demande de nos clients, hypermarchés ou compagnies pétrolières", a assuré Mr Lafite, rappelant que le biocarburant E10 ne peut être utilisé que sur les véhicules immatriculés après 2000.

La France s'est fixée pour objectif d'atteindre 10% de biocarburants à l'horizon 2015, soit cinq ans avant le reste de l'Union européenne.
(©AFP / 30 mars 2009 18h47)

Il faut noter que la réalisation de ces objectifs a déja entrainé le lancement de nouveaux carburants sur le marché français avec le E85 (super-éthanol) en juillet 2006 et le B7 (7% de biodiesel dans le gazole) en janvier 2008.

Plusieurs problèmes cependant :
- la compatibilité des moteurs pour les véhicules de plus de 10 ans (de 20 à 25 % du parc automobile en France), car le mélange s’avère plus corrosif pour les moteurs que l’essence classique. Les propriétaires de véhicules anciens, pour éviter d’éventuels problèmes de moteurs, seront obligés de se rabattre sur le "Super Plus", plus cher.
- la question de la réduction des rejets de gaz à effet de serre qui, selon le site univers-nature.com, est en partie, contredite par la surconsommation qu’occasionne le recours à l’E10 (
cf. http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3668).
- le caractère “bio” de ce carburant qui est pour le moins contestable, avec une production à base de blé, de betteraves et de canne à sucre en partie originaire des pays du Sud, ce qui induit un peu plus l’aggravation de la crise alimentaire dans ces régions et la déforestation de l’Amazonie. Les Sénateurs eux-mêmes l’ont reconnu en adoptant un amendement dans le projet de loi Grenelle 1 pour remplacer le terme de “biocarburant” par celui “d’agrocarburant” (cf. France Nature Environnement
http://www.actualites-news-environnement.com/19570-carburant-e10-avril-2009-fne-critique.html).
La fédération des associations de protection de l’environnement précise d’ailleurs à ce sujet : “Automobilistes, sachez qu’utiliser des céréales pour faire rouler sa voiture, cela veut dire qu'il y en aura moins pour nourrir les habitants de notre planète, et que l'homme continuera à raser des forêts pour augmenter les surfaces agricoles”.
À noter que le gouvernement allemand vient de renoncer à la mise en place de ce dispositif qui constituait pourtant un des mesures phares de sa politique énergétique.