Comme l’illustrent les récentes inondations survenues dans de nombreux départements, la France affiche depuis le mois de mars un bilan pluviométrique des plus contrastés. La majeure partie du territoire métropolitain a ainsi connu de fortes précipitations au cours du mois d’avril, allant jusqu’à afficher 2,5 fois la pluviométrie mensuelle moyenne en Alsace et dans l’Ouest du Massif Central. Démentant cette tendance générale, sur les côtes normandes et l’extrême Nord du pays, de même que sur les côtes landaises et les Pyrénées, les pluies sont restées inférieures à la normale. Les plus touchés par le manque d’eau restent le Languedoc-Roussillon et la Corse, lesquels ont accusé un déficit supérieur à 50 %.
Or, si le surplus d’eau a de lourdes conséquences, la pénurie pose elle aussi quelques difficultés, avec en tête de liste le ravitaillement des réserves phréatiques. Actuellement, le bilan des pluies dites “efficaces” (1), destinées à réapprovisionner les nappes phréatiques, est largement négatif. Etabli sur la période comprise entre le 1er septembre et le 1er mai 2008, l’état des lieux fourni par le Bulletin National de Situation Hydrologique (2) montre que les précipitations efficaces sont déficitaires sur la quasi totalité du territoire. Des déficits supérieurs à 25 % ont ainsi été enregistrés en Aquitaine, sur le pourtour méditerranéen et l’Ouest de la Corse, et dans le Nord, Nord-Est et Sud-Est de la région parisienne. Ils atteignent les 80 % pour la côte basque et les Pyrénées orientales. Au final, seules quelques rares régions comme l’Est du bassin parisien, le Nord-Est de la Bretagne et l’Est de la Corse sont légèrement excédentaires par rapport à la normale des précipitations efficaces.
Mais alors que la fin du printemps clôt la période propice au réapprovisionnement des nappes, les répercutions de ces déficits sont plus que jamais d’actualité. Présentant des niveaux inférieurs à la normale, les nappes phréatiques les plus importantes souffrent à l’heure actuelle d'un réel manque d’eau. Parmi les principales concernées, on compte la nappe de calcaire de Champigny, l’une des plus exploitées d’Ile-de-France, celle de la Beauce, ainsi que de nombreuses en vallée du Rhône.
En baisse continue depuis ces cinq dernières années, celles-ci avaient pourtant amorcé une faible remontée début janvier. Mais elle s’est révélée insuffisante pour compenser le manque passé et permettre un retour à une situation normale. Il en va de même pour les précipitations excédentaires du début de printemps qui, bien qu’à l’origine d’un prolongement de la recharge des nappes, n’ont pu renverser la vapeur. En conséquence de quoi, la contribution des pluies efficaces à la reconstitution des réserves phréatiques reste déficiente pour près de la moitié des réserves souterraines. A l’approche de la saison estivale, ce bilan préoccupant devrait relancer la problématique de la gestion des réserves d’eau disponibles.
Aussi, si la situation s’est améliorée au regard des chiffres de 2007 relevés à la même période, elle n’en est pas pour autant satisfaisante, tout particulièrement pour le Roussillon et certains sites de la vallée du Rhône où les carences en eau se sont accentuées.
Cécile Cassier 03/06/2008 in http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3176
Illustration © BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières)
1- Les pluies efficaces représentent ce qui reste des précipitations totales après évapotranspiration. Elles alimentent les nappes phréatiques soit par infiltration, soit par écoulements superficiels.
2- Le Bulletin National de Situation Hydrologique est consultable sur le site Eaufrance. Il rassemble un ensemble de cartes commentées illustrant l’évolution mensuelle des ressources en eau.
Or, si le surplus d’eau a de lourdes conséquences, la pénurie pose elle aussi quelques difficultés, avec en tête de liste le ravitaillement des réserves phréatiques. Actuellement, le bilan des pluies dites “efficaces” (1), destinées à réapprovisionner les nappes phréatiques, est largement négatif. Etabli sur la période comprise entre le 1er septembre et le 1er mai 2008, l’état des lieux fourni par le Bulletin National de Situation Hydrologique (2) montre que les précipitations efficaces sont déficitaires sur la quasi totalité du territoire. Des déficits supérieurs à 25 % ont ainsi été enregistrés en Aquitaine, sur le pourtour méditerranéen et l’Ouest de la Corse, et dans le Nord, Nord-Est et Sud-Est de la région parisienne. Ils atteignent les 80 % pour la côte basque et les Pyrénées orientales. Au final, seules quelques rares régions comme l’Est du bassin parisien, le Nord-Est de la Bretagne et l’Est de la Corse sont légèrement excédentaires par rapport à la normale des précipitations efficaces.
Mais alors que la fin du printemps clôt la période propice au réapprovisionnement des nappes, les répercutions de ces déficits sont plus que jamais d’actualité. Présentant des niveaux inférieurs à la normale, les nappes phréatiques les plus importantes souffrent à l’heure actuelle d'un réel manque d’eau. Parmi les principales concernées, on compte la nappe de calcaire de Champigny, l’une des plus exploitées d’Ile-de-France, celle de la Beauce, ainsi que de nombreuses en vallée du Rhône.
En baisse continue depuis ces cinq dernières années, celles-ci avaient pourtant amorcé une faible remontée début janvier. Mais elle s’est révélée insuffisante pour compenser le manque passé et permettre un retour à une situation normale. Il en va de même pour les précipitations excédentaires du début de printemps qui, bien qu’à l’origine d’un prolongement de la recharge des nappes, n’ont pu renverser la vapeur. En conséquence de quoi, la contribution des pluies efficaces à la reconstitution des réserves phréatiques reste déficiente pour près de la moitié des réserves souterraines. A l’approche de la saison estivale, ce bilan préoccupant devrait relancer la problématique de la gestion des réserves d’eau disponibles.
Aussi, si la situation s’est améliorée au regard des chiffres de 2007 relevés à la même période, elle n’en est pas pour autant satisfaisante, tout particulièrement pour le Roussillon et certains sites de la vallée du Rhône où les carences en eau se sont accentuées.
Cécile Cassier 03/06/2008 in http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3176
Illustration © BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières)
1- Les pluies efficaces représentent ce qui reste des précipitations totales après évapotranspiration. Elles alimentent les nappes phréatiques soit par infiltration, soit par écoulements superficiels.
2- Le Bulletin National de Situation Hydrologique est consultable sur le site Eaufrance. Il rassemble un ensemble de cartes commentées illustrant l’évolution mensuelle des ressources en eau.
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